S’il fallait déterminer un champ disciplinaire pour situer la portée du propos des derniers articles, nous pourrions dire sommairement qu’il s’agit d’une philosophie fondée sur la pratique de la psychanalyse. Mais alors, Que faut-il alors entendre par philosophie ? Une interprétation de l’existence de l’être humain dans le monde, serait une réponse commode.

Le fait est que la posture psychanalytique de la PAR assume totalement la situation de son discours. Elle part du psychisme, de ce qui pourrait être entendu comme la part la plus intime de l’espèce humaine. Or, cela au regard des prétentions de la philosophie, en quête de vérités objectives et d’une compréhension globale des choses, semble bien peu. C’est pourtant le point de départ de cette pensée, et même de toute pensée. Loin d’imposer l’universalité comme principe a priori, cette forme de philosophie tente de construire et d’élaborer toujours en partant de la nécessité de placer l’humanité non au centre de toute chose, mais au centre d’elle-même.

C’est pourquoi, la chose la plus importante à retenir pour comprendre cette démarche est sa dimension éthique, au sens d’une description des phénomènes enracinés dans la nature humaine couplée à l’idée d’une croissance possible.

La PLA, au centre de tout cela, est un concept éthique, hérité d’un idéal philosophie et d’une pratique clinique. Il n’existe pas seulement en théorie car il s’agit d’un mode d’existence nouveau qui doit faire son chemin. Ce qui est développé ici concentre un ensemble de concepts heuristiques, ils décrivent à la fois des phénomènes trop peu évoqués, mais également car ils proposent une nouvelle possibilité d’être et d’agir en considération de ces derniers.

Alors, une philosophie oui, mais en son sens le plus fort : celui d’un savoir qui se nourrit de tous les autres, assumant sa nécessaire subjectivité et amenant vers une amélioration de l’existence humaine.

Continuons notre prologue.

Cette réflexion est bien sûr une heuristique, dans le sens ou elle s’inscrit dans le cadre de notre discipline psychanalytique, plus particulièrement dans cette partie qui a pour objet les procédures de recherche et de découverte.

Ma pratique s’est donc retrouvée croisée, et confondue depuis ces années au milieu de concepts philosophiques, surtout métaphysiques, organisés autour de la notion de guérison, également de l’origine des pathologies, cela dans tous les domaines psys confondus psychiatrie psychologie, neurosciences.

Très vite s’est de fait posée la question des déterminismes et de la dynamique du psychisme j’en suis arrivé à cette définition :

« le psychisme est un vaste maillage atemporel dans lequel tout active tout, présent et passé, conscient et inconscient. La psyché n’est pas un objet séquençable, ni sécable. Il y a en même temps une périodicité par imprégnation, tout ce qui est ancien, à équivalence informative, est plus imprégné donc prégnant. » Aussi par cette causalité mécaniste, les substrats les plus anciens résonnent comme des ondes de fond en permanence donnant l’illusion souvent d’un caractère génétique.

Freud parlait de guérir, parlait également d’une nouvelle discipline à part entière, mes travaux en développant le concept de PAR s’inscrivent pleinement dans ces volontés et développent des territoires mal ou non appréhendés. Ceci dans des domaines qui semblaient apparemment opposables, mais l’apport de la PAR à très rapidement consisté à relier des univers quasiment opposés que sont l’inconscient et le conscient dans un process de cure maîtrise.

Maîtriser la cure, pour amener naturellement l’analysant, à découvrir et maîtriser ce nouveau concept qui est la PLA pour placer l’humanité au centre d’elle-même.

Cette philosophie appliquée, pour développer l’idée que l’humanité peut s’inventer un nouvel avenir, celle-ci pouvant dans sa représentation actuelle paraître figée, tant qu’elle ne se sera pas émancipée de ce faux mythe qui est celui de la caverne. La série des trois articles précédents a pris soin de clarifier cet enlisement qui a créé tant de confusions et de conduites inachevées par leur immaturités.

Le concept de l’inconscient n’est actuellement pas véritablement compris, encore moins intégré.

Notre conception morale et communautaire n’a pas intégré ce concept qui est finalement très récent dans l’histoire de l’humanité. La place des inconscients individués et communautaires qui devrait être intégrée et officiante depuis maintenant plus d’un siècle, ne fait pas office de routine comportementale. Ainsi nous assistons à des conduites individuées et communautaires immatures et répétitives. Cette humanité est bloquée à un cycle de répétitions, et n’arrivera pas à développer de nouveaux concepts tant que l’adaptation, cette faculté phylogénétique qui est actuellement bloquée, ne sera pas envisageable.

La PLA, est ce concept philosophique dans le sens moral en définissant notre capacité d’action, et technique, c’est le but vers lequel tend la PAR. Il ne s’agit pas d’une faculté innée, cela se fait, cela se créé et se cultive au-delà de l’éducation.

Vraisemblablement que lorsque l’humanité fera usage de la pratique de la PLA communautaire, elle aboutira « la sagesse pratique » qu’Aristote avait interpellée.

Notre réflexion structurée dans ce nouvel opus, cette première étape du développement de nos nouveaux concepts, a pour but de montrer les mystifications autour desquelles nos sociétés se sont construites, en partie malgré elle, depuis l’aube des temps, et qu’il était le temps de proposer et d’appliquer de nouveaux préceptes, face à ces mauvais apologues ayant construit nos moralités nocives.

Je renvoie le lecteur à nos développements précédents, « L’homme qui voulait contempler l’antichambre de l’éternité ! », afin de percevoir la logique de l’ensemble des mécanismes exposés. Ceux-ci peuvent paraître complexes, particulièrement les concepts d’inconscients individués et communautaires, ainsi que les mystifications autour d’un retour dans la caverne, justifiant ainsi l’omniprésence d’une matrice qui serait exhibée comme unique solution au processus du vital.

Ayant ainsi construit les interactions de ces projections « faussement interprétatives » cette redondance volontaire en forme de non-sens pour signifier les postures anciennes et toujours actuelles que, l’homme devenant lucide doit pouvoir quitter.

Notre réflexion surtout, pour alimenter ainsi de nouvelles perspectives philosophiques particulièrement en intégrant les processus d’inconscients individués et communautaires, et ainsi pour déstructurer la nocive idée que l’attachement à la matrice était le seul futur de l’homme, alors qu’il ne s’agit que de sa régression, et sécession d’état d’homme mature.

Mais surtout nous allons voir comment ces mystifications ont durablement inscrits des attitudes et comportements contre-productifs au développement de la femme et de l’homme dans les processus d’individuation, qui n’est que la seule prospective a une finalisation de la phylogenèse humaine. En ont également découlé des postures philosophiques d’organisation sociétales, politiques qu’il sera intéressant d’évaluer.

Mais c’est l’intérêt de notre démarche que de présenter ces nouveaux axiomes, car la phylogenèse est un cheminement infini, atemporel, et dans cette nouvelle définition des processus d’individuation, nous devons organiser des nouvelles fonctionnalités et ordonnancements principalement par des nouveaux concepts que j’ai proposé, et qui sont :

  • objet-enserrant/objet-enserré
  • L’AutreM qui est l’altérité relative réceptacle du récipiendaire.
  • L’AutreP qui est l’altérité radicale initiateur, introducteur.

Dans les chapitres précédents nous avons également montré que nous avons abandonné le concept d’inconscient collectif, lui préférant le concept d’inconscient communautaire. Le concept d’inconscient collectif étant enlisé dans des représentations porteuses d’amalgames de toutes natures, se confondant pratiquement avec l’inné, et des notions d’archétypes discutables. Une posture qui se perpétue depuis des siècles et dont les impacts sont toujours aussi importants sur de très nombreux développements de l’humanité, cf. les chapitre précédents pour plus de développements.

Nous avons ainsi arboré que l’inconscient collectif était soumis à l’idée de fatalisme, alors que le concept d’inconscient communautaire est lui liée à la conception d’un déterminisme, qui lui introduit par opposition, la notion de liberté et surtout de liberté de choix.

L’inconscient collectif, étant l’inconscient communautaire mystifié par la caverne.

Dans le chapitre III nous avons plus particulièrement développé :

  • La confusion entre la volonté de contrôler la mort par un retour à la caverne
  • L’illusion et la nocivité de ce retour à la caverne

Mais surtout :

  • La confusion entre matrice et mère
  • L’introduction du concept : objet-enserrant/objet-enserré
  • L’introduction du concept des deux grand Autres

Ces amalgames ont généré un ensemble de conduites nuisibles au développement de l’homme. Notre approche se situant pleinement dans le cadre psychanalytique, notre démarche semblera de fait décalée, car de dire que l’homme est empêtré dans les postures que je viens de dénoncer, apparaît sur un strict plan intellectuel, et donc du raisonnement, comme un non-sens, mais le chapitre III aura permis de rappeler que les inconscients individués et communautaires obéissent à des règles très précises et gouvernent l’ensemble de la pensée. Repositionnons la seule pensée et le pouvoir qui lui est conféré à celui d’un bateau qui penserait maîtriser l’océan.

Ainsi lorsque les inconscients sont façonnées et organisés dans un système, il appliqueront avec méthode, et systématiquement leurs logiciels de « pensée » et comportements et cela de toutes les natures possibles et envisageables. Que ces positions soient observées, observables par des témoins, en conséquence en apparence conscientes, ou agissant de façon totalement opaques.

  • Ainsi à titre individuel le timide peut avoir repéré ses attitudes mais n’y pourra rien.
  • Ainsi à titre communautaire une société peut avoir adopter des attitudes, des règles, des morales sans les percevoir, ni en voir les origines ni les pathologies qu’elles portent.

Ainsi des grandes postures philosophiques imprimées dans nos inconscients personnels et communautaires induiront et imposeront leur marques notablement, principalement en ce qui nous concerne, dans les domaines suivants :

  • Les processus d’individuation.
  • Une dynamique récessive considérée a tort comme naturelle.

Cet ensemble de postures a construit des conduites individuelles et communautaires entretenant des ambiguïtés conceptuelles notamment :

  • Anthropologiques
  • Sur les conduites et comportements
  • Philosophiques
  • Pédagogiques
  • Éducatives

Sujets que nous développerons dans une série d’autres articles. Et bien sûr impactant sur l’ensemble de schémas sociétaux sur les rôles et tâches individuelles et familiales mais aussi sociétales.

  • Quelles sont les conséquences de ces postulats des inconscients collectifs et personnels.
  • Comment débarrasser l’homme de ces faux fatalismes.

J’ai montré comme l’ont affirmé également certains travaux psychanalytiques, que la pensée pure n’existait pas, et que le libre arbitre intellectuel était obligatoirement soumis à notre inconscient. Il l’est doublement en fait : à l’inconscient individué et à l’inconscient communautaire.

La démarche dans la PAR in fine a pour but de permettre à l’individu de développer cette faculté non-acquise qu’est la PLA. Stade de probité psychique et mentale qui permet avec le maximum d’objectivité d’arriver à évaluer ce que je suis, et donc ce que je vaux, et de fait cerner au mieux ce que je veux. Cela s’effectue dans de nombreux territoires tant physiques que psychiques.

Revenons-en aux fondements de notre réflexion.

  • Les processus d’individuation qui ne sont pas réellement aboutis
  • Une dynamique récessive considérée a tort comme naturelle, à savoir une propension sous divers prétextes fallacieux à abandonner par manque de transcendance personnelle ou communautaire, pour ainsi retourner se plaindre à la matrice.

Nous réaffirmons et continuerons à le maintenir tout au long de notre raisonnement, qu’il est bien évident que l’homme pour subsister est bien sorti de la matrice, au sens métaphorique, mais opposons à cela que des propensions contraires dues aux inconscients sont viscéralement inscrites individuellement et collectivement

Que cette maxime très tendance : « nul n’est bienvenu, ni qualifié pour te dire ce que tu dois faire », comme nous allons le voir, trouve ici des éléments de controverse par son aspect pervers. Et nous verrons bien sûr combien ce précepte inscrit est nocif pour empêcher d’intégrer et de développer le concept d’altérité. C’est en même temps une négation d’une réalité que la psychanalyse a pointé depuis son origine, qui est l’existence d’une dynamique entre le principe de plaisir et le principe de réalité, et que seule l’altérité intégrée permettra ainsi à l’enfant à apprendre à se transcender.

Nous verrons dans le même temps comment cette notion d’altérité ne peut que se confronter simultanément avec l’idée de juste milieu et de bon sens.

La fonction maternelle n’est pas innée.

La fonction matricielle et nourricière sont innées.

L’erreur fondamentale toujours actuelle, a été de confondre la mère d’avec la matrice. Fixant ainsi les deux sujets que sont la femme et le nourrisson dans des positions objectales, c’est-à-dire fonctionnelles. Ainsi ni la femme, encore moins l’enfant ne vont pouvoir accéder à une véritable individuation insérés dans cette prison.

Ce développement et ces propos peuvent paraître déroutants, mais sont représentatifs de ce qui est déposé dans nos cabinets, de ce fameux secret, et font partie de ces sujets qu’il est de bon ton de ne pas aborder moralement. Ainsi nous pouvons entendre qu’une mère ne soit pas animée de ce sentiment de maternité ou qu’une mère n’aime pas ses enfants. Nous pouvons en retrouver des traces dans différents littératures psys ou autres.

Dans le deuxième sexe publié en 1949 Simone de Beauvoir expliquait :

  • On ne naît pas femme on le devient ….. De même :
  • On ne naît pas homme on le devient.

Se rejoint et rajoute également dans cet obstacle majeur au processus d’individuation, la collusion des deux schèmes nuisibles qui sont le retour à la matrice, combiné au concept d’objet-enserrant/objet-enserré. De la sorte cela générera quelques soient les époques et les sociétés systématiquement ce schéma :

Enfant fille … devenant matrice … devenant nourrice … devenant « gardienne-sorcière »

Enfant garçon … devenant adolescent … devenant reproducteur … puis dynaste fantoche.

Représentation transitoire, mais nécessaire pour le dire ainsi, car le présenter de cette sorte pourrait apparaître comme une provocation dans laquelle les fonctions d’homme et de femme seraient rabaissées à des rangs de représentation relevant du grotesque. Certes, mais cela mérite d’être développé et observé plus attentivement au-delà de toute polémique qui n’a de place, sachant que notre lecture est animée par une volonté d’émancipation des fonctions féminines et masculines ensembles, permettant de cette seule façon de faire émerger le statut, la place et le rôle de l’enfant.

Dans cette représentation le sujet femme n’existera que très peu, dilué dans l’objet matrice et nourrice. Le sujet homme ne parviendra jamais réellement à sa pleine maturité, n’ayant pas l’occasion de partager l’idée d’une mutation, notamment par un changement corporel comme la maternité.

Des fonctions objectales donc, mais malheureusement non sujetales, car la fixation au mythe de la caverne empêchera systématiquement les processus d’individuation. Cet individu est maintenu dans une fonction d’objet et non de sujet, qui bloque automatiquement ainsi le process de maturation personnel.

Nous continuerons à développer ces axiomes, dont la volonté est de faire apparaître que les deux identités masculines et féminines sont bloquées dans des fonctions objectales et non sujetales.

Des adultes nommés parents aux fonctions objectales réelles mais pas sujetales.

Pourtant rares sont les véritables contextes dans l’histoire ou ces statuts de maturité des deux sexes ensembles sont présents. L’homme et la femme sont maintenus dans des fonctions objectales, thème que nous allons continuer à préciser.

Les trois sont victimes collatérales, ensembles.

Dans notre développement les « postures » actuelles de : Femme-homme-enfant sont des aphorismes de réflexion pour mutationnisme.

Il est de facto évident que l’enfant aura du mal à exister en tant que sujet et surtout sujet sexué, d’ailleurs nous en voyons toutes les dérives actuelles ou même cette situation d’une anatomie biologique semblerait contredite

Ainsi le postulat d’objet-enserrant/objet-enserré nous le verrons sera maintenu par les deux parties et à leur détriment tout au long de leur parcours.

Comment être enfant avec deux parents inachevés !

Ne fais pas ce que tu veux, mais ce qui combine agréablement ta transcendance.

C’est bien le but que devrait se fixer tout accompagnement parental pour permettre à l’enfant de s’individuer et devenir pleinement mature. Mais encore faut-il être suffisamment mature soi-même pour accompagner l’enfant à organiser, à développer ce libre arbitre, cet usage du juste milieu.

Le sujet enfant pour devenir adulte sexué masculin ou féminin gardera cette part de l’objet inséré animé de la posture de la matrice d’avant, soit comme un refuge, soit comme une menace d’être absorbé par elle, si les deux parents ne l’aident pas à défusionner pour s’individuer.

L’amour, aimer n’est pas une faculté innée naturelle, procréer si, c’est une fonction objectale de reproduction, qui se situe dans les fonctionnalités de la phylogenèse, mais qui ne passe par une fonction sujetale, qui est, elle le pouvoir d’aimer !

Comment réparer, rétablir ?

Il faut envisager un point zéro, qui sera de partir d’adultes équilibrés qui créeront les conditions d’un couple géniteur et accompagnateur. Dans lequel l’homme et la femme pourront enfin assumer la pleine maturité de leurs postures de maternité et de paternité à venir. Intégrant bien ces nouveaux rôles introjectés dans ces deux inconscients individués et communautaires. En faisant émerger l’identité couple comme étant une réalité et non pas une chose, mais une personne de cet ensemble à trois.

Nous savons que la base de résolution qui relève de la cure se situe à ce niveau, non pas en remplaçant ou en falsifiant l’histoire, mais en réparant les blessures de la victime qu’a été l’enfant. Ces traumas auront développé les névroses, celles-ci seront dépassées, guéries par les abréactions, puis progressivement par la montée en puissance des nouveaux comportements qu’organiseront les perlaborations.

La plupart des problématiques viennent des excès ou insuffisances de l’un des deux parents, des deux, ou du mode de fonctionnement défaillant du couple, retombant ensuite en cascade sur la fratrie si elle existe, et sur le positionnement de chacun des membres de la famille dont l’analysant fait partie. Trop souvent les individus sont bancals, car leurs histoires d’avant étaient bancales, le couple était bancal car l’un des deux ou les deux étaient bancals. Mais être bancal, n’obère pas le fait d’être parent.

L’enfant sera mal accueilli par une « mère » non réalisée en tant que femme, et par « un père » non abouti en tant qu’adolescent non fini. Cet enfant sera nourri en tant qu’objet, mais pas accepté en tant que sujet, et va fusionner dans la fonction nourricière excluant le père. Ainsi la nourrice se pensant être la seule à pouvoir subvenir à tous les besoins de l’enfant qui était insérée en elle, et dont la fonction allaitement peut donner l’illusion d’une continuité, ce qui est faux. Ainsi le père de fait exclut n’aura pas de place ni de rôle, et le couple de fait, lui aussi sera structuré dans une opposition et non une complémentarité.

Alimentant ainsi cette longue chaîne d’erreurs venant de la nuit des temps et compréhensible à une époque, mais nous pouvons considérer l’homme moderne dans une différence de perception de lui et d’autrui. Ainsi maintenant ce nouveau temps apparaît que de valoriser ces nouveaux concepts pour les intégrer à titre personnel et communautaire.

Introduire le concept de l’homme moderne, qui est en réalité celui de l’homme lucide.

Considérer le concept d’un homme moderne par opposition à celui d’avant. Bien sûr qu’il s’agit d’une même réalité mais celui d’aujourd’hui est toujours structuré sur les logiciels d’avant. L’homme d’aujourd’hui n’est plus l’homme ancien, mais il n’est pas obligatoirement l’homme lucide, il n’est toujours pas sorti de la caverne, considérant qu’à tout moment le ciel pourrait lui tomber sur la tête, et que finalement celle-ci, peut toujours être un bon refuge.

Spéculer que l’homme moderne aura intégré et introjecté les modèles d’extension qui sont portés par l’extérieur, et qui pourrait introjecter nos nouveaux substrats et concepts. Car tant que l’on dira : « laisse tomber, finalement fais ce que tu veux… la caverne n’est pas loin ! »

L’homme moderne sait qu’il possède un inconscient.

L’homme moderne est celui de la PLA

La philosophie a essayé de comprendre par ses apports le fonctionnement de l’homme et de sa très complexe psyché. Sans en faire ici un développement de ses fondements par les hellénistes, en passant par les scolastiques, Nietzsche, Spinoza et Kant, les grands dialecticiens de cette pensée, puis les contemporains, nous ne pouvons que constater qu’il y a toujours subsisté un plafond de verre. Celui de la raison pure, s’opposant à l’ensemble de la réalité d’une psyché, qui elle est faite de pensée et de passions-pulsions. Cela apportant l’émergence d’un débat entre : ce qui relève des conduites et des comportements.

Comportement et conduite : le discours aristotélicien sur l’âme.

La distinction entre comportement et conduite tient à la qualité morale de l’acte. Cette opposition recoupe selon Aristote l’opposition homme/animal. Ainsi depuis la nuit des temps l’homme a opposé la raison à la passion, plus exactement la raison avec les agissements. Pour Aristote l’homme seul étant doté du logos, seuls les comportements humains sont aussi des conduites. Cette distinction fondamentale est au cœur non seulement de la philosophie aristotélicienne, mais de la philosophie en général, et c’est bien là que se situe l’apport de la psychanalyse en introjectant l’idée d’un inconscient. Que nous précisons d’ailleurs dans ces deux concepts que sont les inconscients individués et communautaires fonctionnant en simultané dans tous groupes et ceci dès qu’il y a seulement deux individus.

Le reste de l’explication observé et noté ainsi de façon plus numérique, sera du ressort de l’ethnologie ou de la sociologie.

Mais alors comment expliquer que malgré cette raison que l’on peut même élever au plus haut de l’échelle des valeurs et de la morale, l’homme le plus sensé ne peut échapper à ses multiples et nombreux comportements plus ou moins pulsionnels, plus ou moins névrotiques, qu’il ne pourra qu’au mieux justifier, si par chance il en mesure la singularité.

Par exemple les états : dépressifs, paranoïaques maniaques ou toutes autres pathologies, et cela quel que soit la tête la mieux faite et construite, ne pourront jamais y échapper, ni être contrôlés, car ces états et comportements y échapperont, éventuellement au mieux lis seront observés, voire justifiés, mais guère plus.

Postulons que Spinoza et Nietzsche sont arrivés à cerner cette sphère, le premier expliquant que l’homme connaissant la cause de ce qui l’affecte peut mieux orienter ses choix, et Nietzsche, lui par l’idée d’une réappropriation de l’instinct vital qui pourra ainsi se transcender de la volonté de puissance, mais nous restons toujours dans la sphère du champ de la pensée et de l’intellectuel, or notre psyché est beaucoup plus vaste et complexe.

La découverte et l’introjection du concept de l’inconscient.

La découverte majeure en connaissance de la psyché humaine, est bien l’introduction du concept d’inconscient. C’est nécessairement le passage à cette étape qui le signifiera, ainsi savoir que cette découverte de l’inconscient qui est finalement assez récente, trouve maintenant avec la PAR son territoire de maîtrise et d’expression.

  • L’homme ancien et actuel ne considèrent que très peu l’influence de leurs inconscient qui, de plus sont considérés comme collectifs.
  • L’homme moderne, lui lucide peut considérer l’existence de son inconscient individué, et celui de l’inconscient communautaire.

L’inconscient moderne n’existe que depuis peu, mais entre philosophie spinoziste nietzschéenne et psychanalyse freudienne, rien n’avait été défini pour en préciser les finalités philosophiques avec leurs portées ni les finalités comportementales.

D’ailleurs l’inconscient freudien appartient encore à l’idée, aux modalités, plutôt même à l’époque, de l’inconscient collectif, même si les bases n’en sont pas définies par lui.

L’homme connaissant la cause de ce qui l’affecte peut déterminer plus librement ses choix disait Spinoza, mais il était limité par cette notion de perception de soi. Celle-ci étant confondu dans un fatalisme à savoir des pathologies constitutionnelles et non pathologiques. Il ne pouvait opposer que la raison à la passion alors que la PAR grâce à la PLA a permis de dépasser cela par un état le plus approfondi de soi.

L’homme lucide aura intégré cette capacité d’évaluation de soi et d’autrui, aussi par la compréhension de l’inconscient communautaire.

Pour se permettre d’organiser et d’avancer une réflexion autour de cela.

  • Admettre le primat de l’inconscient, des deux inconscients et surtout l’idée que ceux-ci soient réversibles et appropriables.
  • Admettre le mythe nocif du retour à la caverne.
  • Admettre les mélanges des rôles.
  • Admettre une individuation incomplète, inachevée par une fonction objectale trop importante et sujetale peu développée.
  • Admettre que cela se joue et se construit dès que l’enfant est en gestation.
  • Admettre que l’on peut inverser cet état d’avant et modéliser un nouvel ordre des agencements.
  • Admettre que l’homme sans la femme n’existe pas, et réciproquement, qu’ils sont indissociablement complémentaires et complices dans cette tache de construire l’humanité.

Cet homme lucide est non seulement une élévation du niveau de réflexion, d’abstraction, c’est fondamentalement l’accès à la plénitude la psyché consciente de posséder un inconscient. Il sait qu’il possède un inconscient et que celui-ci est une partie intégrante en lui et non une verrue.

Les leviers sur lesquels nous pouvons intervenir sont intellectuels par l’introjection et l’élaboration de cet homme lucide, accompagné d’une pédagogie qui doit apparaître dès la décision du désir de la création de l’enfant.

Nous avons compris dans les développements précédents que par définition la psyché humaine est confuse, confondue, non sécable, ni séquentielle, ce sont des caractéristiques majeures à intégrer. Mais ces caractéristiques lui confèrent sa grande plasticité dans laquelle s’élabore la construction du futur adulte.

Baser notre réflexion et stratégie sur le concept de couple géniteur.

Celui-ci est donc constitué de deux individus que nous allons présupposer suffisamment matures pour avoir une idée de ce que signifie devenir parent. Nous savons déjà que nous nous heurtons à l’idée de ce que cela représente et au discours associé, et à la réelle maturité psychique dont l’inconscient est porteur.

Toute la cohérence du montage tient à la volonté d’union et de procréation. C’est ainsi l’idée des « deux Autres » car le système d’avant considérait que la mère et la matrice étaient la même personne et fonctionnalité. Réinjectons notre postulat : » Il faut sortir de cette fonction « objet-enserrant/objet-enserré » que sont la femme enceinte et son fœtus. La naissance devra libérer le sujet de l’objet, tant pour la femme devenue mère que pour le fœtus devenu enfant. »

Comment préparer la femme à devenir matrice puis mère.

Comment préparer l’homme à devenir adulte puis père.

Dans de très nombreuses civilisations et cultures, malheureusement dès le départ l’enfant n’est pas réellement une personne, c’est ce que j’ai introduit avec la fonction objectale s’opposant à la fonction sujetale qui elle reconnaît l’individu et son identité.

Celle qui va porter la vie, la petite fille, va trop souvent passer du stade de l’enfance à celui de matrice, sans avoir eu le temps de passer par celui de femme. Puis de matrice à nourrice, fonctions qui sont totalement étrangères aux hommes pour des raisons physiologiques évidentes.

Cet enfant élevé par la nourrice sera dans ce rapport « objet-enserrant/objet-enserré », sa part d’individuation sera restreinte, que celui-ci soit un garçon ou une fille. Vont se surajouter les cultures, les us et coutumes, les religions qui vont toucher ainsi au corps des enfants et surtout les poser dans certaines postures.

Mais toujours au détriment du processus d’individuation, connu comme étant le processus de création et de distinction de l’individu. C’est dans le cadre de la PLA, celui du cheminement de l’être vers un équilibre psychique de l’ensemble des instances qui le composent que cela est rendu possible. C’est l’émergence du Moi intime qui s’équilibrera dans une rencontre dialectique du conscient et de l’inconscient.

Nous sommes toujours sous cette influence des sociétés archaïques, y compris celle de la Grèce antique, le plus révélateur de cette configuration est la place donnée aux femmes principalement réduite à la figure de l’accoucheuse.

Cette attribution des rôles dans lesquels la femme n’est qu’une accoucheuse a perduré et explique les inégalités d’une société encore organisée à l’époque hellénique autour la force physique, vertu attribuée essentiellement aux hommes et par extension à tous les rôles décisionnaires et éducatifs.

Progressivement la femme est passée de simple accoucheuse à matrice, puis à nourrice, les hommes délaissant cet espace considéré peu intéressant pour eux, et n’attribuant l’acte éducatif plus qu’aux garçons.

Mais ces hommes et ces femmes étaient construits dans une accumulation de dysfonctionnements dans lesquels, par ces faits, les processus d’individuation étaient loin d’être aboutis, et également cette persistance d’une dynamique récessive considérée a tort comme naturelle.

La persistance récessive s’exprimant par un retour systématisé à la matrice, soit par le rôle attribué à la superstition et à la pratique des rites, ou simultanément par cette idée d’un renoncement face à l’adversité par la matrice accueillante. Je développerai dans un autre article les nuances et subtilités de ces entrelacs comportementaux qui méritent à eux seuls un développement.

Les enfants actuels ne bénéficiaient et ne bénéficient toujours pas d’un contexte pleinement favorable à ce processus d’individuation, principalement par l’opposition des deux principes que sont le masculin et le féminin. Ceux-ci ont été considérés comme des éléments d’opposition et surtout de spécification ce qui est rel par les fonctions objectales, mais faux par les fonctions sujetales.

La volonté en développant et en appliquant le concept de Pleine Lucidité Aboutie et Appliquée, est de placer l’humanité non au centre de toute chose, mais au centre d’elle-même.

  • L’homme et la femme sont différents car ils sont identiques.
  • L’homme et la femme sont identiques car ils sont différents.

Une philosophie bien sûr, mais en son sens le plus fort : celui d’un savoir qui se nourrit de tous les autres, assumant sa nécessaire subjectivité et amenant vers une amélioration de l’existence humaine.