Déterminisme et choix 

– Victime d’être, victime d’être nous.

– Fier d’être, fiers d’être nous.

« De l’inconvénient d’être né » nous dit Cioran. Je dirais plutôt : « de l’inconvénient ou de  l’avantage que nous donne cet état d’être né ». Ainsi est posée la question, que nous pouvons  vite dériver en cette étrange réflexion, que l’on voit d’ailleurs souvent apparaitre dans mes  écrits, et que je peux ici développer plus :

Nous ne serions donc qu’une victime de tous nos non-choix !

C’est face à cette interrogation, que cet article propose d’arborer quelques réflexions.

Qui aurait pu nous donner le choix de naitre ? Existe-il d’ailleurs une réalité ou un état pour cette question, mais est-ce une question en soi. Cependant assurément se pose en corrélation une autre réflexion, qui s’est imposée par cet état de fait qui est : je suis bien existant, et cela  bien que ne se soit jamais posé cette question.

Peut-on choisir de naître 

Pour introduire la dissertation je développerai la vision mécaniste, cette partie de la rhétorique qu’apporte la vision et la pratique de la P.A.R à la compréhension du phénomène vivant. Cette  lecture est volontairement très personnelle de cette idée du mécanisme en philosophie, cette conception matérialiste que je considère incontournable, comme le réceptacle initial permettant  et autorisant toutes les spéculations intellectuelles. Cette conception d’une philosophie  mécaniste aborde l’ensemble des phénomènes, et pour cela en s’appuyant sur le modèle des  liens de cause à effet.

Nous reviendrons avec cette éternelle question : qu’avons-nous choisi ? De naître, d’être un  garçon, une fille, puis de l’ensemble de nos déterminismes ? Ce sentiment qui est finalement  de n’être libre de rien, et que ces déterminismes ont imposé et imposent toujours, mais avant cela…

Mais alors dire être défini par nos déterminismes ne serait-ce pas finalement une forme de  fatalisme ? S’organiserait donc comme une spirale nous développant les contradictoires de  l’existentialisme !

Pouvons-nous choisir d’être ce que nous sommes devenus ?

Pour continuer ce développement il est intéressant d’examiner la réalité de cette maxime que  j’appose dès les premiers articles : « nous sommes tous des victimes ». D’ailleurs lorsqu’un  analysant pénètre dans le cabinet je lui expose cette maxime « Bienvenue victime de ne pas  avoir choisi ! » afin d’expliquer à partir de ce postulat les notions de réversibilité, car l’on vient  en démarche P.A.R pour changer et surtout se trouver et s’améliorer.

Je tiens à développer cette philosophie corrélative au nom d’une lecture mécaniste du  phénomène du « vivant-phylogénétique » sur lequel s’appuie la P.A.R. Je ne dirais pas comme  Cioran « de l’inconvénient d’être né », mais plutôt de cette réalité que nous sommes dès le  départ de notre vie une victime, « victime » terme dont je tiens à préciser la pertinence et la  relativité.

Des victimes d’être ? 

Nous sommes tous des victimes dès notre conception, bien sûr, car nous n’avons rien choisi,  simplement par le fait d’exister, ni la période, ni les contextes de différentes natures, dans  lesquels nous nous construisons, cela qui nous donne de fait et sans regard d’aucune morale, le  statut de victime, de celui d’être celui qui n’a rien choisi et qui doit vivre.

Ainsi le contrat est passé, tu dois vivre ! 

Mais personne ne sait entre qui, c’est une relation contractuelle factice, c’est bien ce paradoxe  que celui de la vie, un contrat est passé, de nous confier cet espace qui va de la naissance à la  mort, et qui se nomme notre vie. Ceci sans en avoir défini dans quel but, ni pour quoi en faire.

D’ailleurs les termes de ce contrat n’en sont pas plus définis, mais simplement il faut accepter  d’être, avoir suivi de ne pas choisir, choisir de ne pas savoir, et savoir dire j’accepte.

Petite digression, simplement pour évoquer cette autre question : mais faire quoi de cet espace  qui nous est confié de notre naissance jusqu’à notre mort et qui s’appelle ma vie ?

Une victime vraiment ? 

Pour étudier plus le statut de victime, et pour mieux en appréhender la réalité, l’hypothèse que  nous posons est qu’une victime est une personne réduite à un état d’impuissance radicale, c’est  cet individu qui perd son statut d’humain. Ainsi cet être se trouve de la sorte transformé en un  simple objet, une chose dont on disposerait librement. De fait la victime est ainsi celui dont la  volonté, ni le désir n’ont été pas pris en compte

Posons cette posture qu’en termes philosophiques l’être humain est un agent moral, car il lui  est attribué cette capacité à prendre une décision et également à délibérer. Il peut ainsi analyser  les choix qu’il peut faire ou ne pas faire, et de fait pondérer les conséquences de ses choix,  notamment ceux de désirer et d’identifier les objets de son désir. Être sujet, consiste justement  à avoir un certain rapport à soi, à être responsable de ses actes, à assumer ses choix et ses désirs.

J’ai repris cette notion d’être sujet dans différents articles, car ce concept « d’objet/sujet » est  un statut pour l’homme, que la psychanalyse a très vite ambitionné, notamment sur la place de  l’enfant dans la société. En étant sujet chacun par ses désirs et par ses choix prend position dans  le monde et de fait est ainsi engagé vis-à-vis des autres. En étant sujet nous pouvons nous  tromper et changer d’avis, revenir sur nos engagements pour ainsi nous orienter dans le monde  de façon différente. En étant sujet nous pouvons également, tout faire pour sauvegarder la  cohérence de nos vécus.

Consentir d’être né ? 

D’ailleurs consentir, dans le sens de dire « oui » ou « non », c’est une des façons qu’un individu  a de manifester son opinion, son point de vue et ses préférences devant une demande spécifique  qui lui vient de l’extérieur. Consentir, c’est en principe empêcher que quelqu’un d’autre décide  à notre place ou nous impose une décision nous concernant. Pour en revenir à notre idée de  choisir d’être né, nous voyons que cela reviendrait à exprimer une parole qui dirait si nous  voulons ou non participer à quelque chose, à affirmer de cette façon une forme de subjectivité  et d’autonomie.

Ce qui signifie de fait qu’à partir du moment où un individu est mis dans l’impossibilité de  s’exprimer et de manifester son autonomie, il fait l’expérience de l’impuissance radicale et se  trouve enfermé dans une position de victime.

Ainsi lorsque l’enfant est conçu, cet individu en devenir ne peut pas être reconnu comme un  sujet de son désir et de son vouloir, ce qui le défini ipso-facto sous le statut de victime, car :

Peut-on consentir à être créé ? 

Je tiens à rappeler cette vision mécaniste que je propose pour la compréhension de la psyché  humaine, n’est pas celle d’une théorie de la catastrophe, ou encore moins de la désillusion. Je  veux simplement montrer et de fait rappeler que ceux qui nous disent « Ma vie c’est moi qui  l’ai choisi, dans la vie c’est moi qui ai choisi » doivent reconsidérer cette vision simplement  utopiste.

Ainsi cette évocation d’une philosophie mécaniste se veut profondément progressiste et pleine  de réversibilité, d’ailleurs c’est la raison pour laquelle je propose cette lecture d’une psyché  homéostasique, réversible, et mutagène.

Mais finalement vint la naissance ! 

Nous finirons donc par naître, issu de cette matrice inconnue, fécondée par un inconnu également, à une époque et dans des matérialités que bien sûr nous n’avons pas choisi. Cela  que nous n’avons pas choisi, c’est bien l’ensemble de nos déterminismes. J’hérite de mes gènes et simultanément de ces déterminismes qui vont se révéler actifs progressivement.

C’est ainsi comme je l’ai expliqué dans ce magma que se crée le Butyrum et très peu de temps  après le Moi intime dans et avec l’inconscient.

Il est intéressant de comparer l’ensemble du psychisme et de ses comportements organiques, en rapprochement à celui du biotype, notre corps se fait et se refait, se recombine, il en est de  même avec la psyché qui se combine en permanence, c’est à travers le système neuronal et les  synapses que ces opérations à caractère magique s’opèrent en permanence.

Ce psychisme tant dans sa corporalité, que dans sa capacité de mentalisation, ce cogitum est  mutagène, homéostatique, ceci est certes simplement montré, car utiliser le terme démontré serait un mot abusif. Cette démonstration s’effectue pourtant assurément par l’aspect hautement thérapeutique et curatif des abréactions qui sont autant d’évidences, mais difficile à prouver,  car comment dire que telle ACPA m’a sauvé la vie ! Cependant cela fait partie des paroles entendues dans nos cabinets, mais, n’a pas plus de réalité que de définir un syndrome, il faudrait  des attestations !

Ce sont donc mes déterminismes ce qui fait que le jour où je pénètre dans le cabinet de P.A.R  je suis ce que je suis. D’ailleurs, il existe à ce sujet une kyrielle d’outils et de process intégrant cette introduction dans la démarche.

Il est utile de préciser en quoi nous parlons de déterminismes et non de fatalismes 

Les deux concepts sont utilisés dans le langage commun, avec je l’ai remarqué des confusions  fréquentes quant aux réels sens des mots. Aussi il est important de bien en préciser les  significations car l’ensemble des observations des mécanismes psychiques s’appuie sur ces  deux concepts qui sont à vrai dire l’amorce de théories. Ces théories relèvent en réalité de  concepts philosophiques pratiquement métaphysiques quant à la façon de considérer la vie.

Envisager la notion de déterminisme fait appel à une élaboration mentale et psychique  suffisante pour réellement en apprécier les nuances. Paradoxalement également il est plus aisé  de préciser la notion de fatalisme qui est cette doctrine morale et métaphysique qui défend l’idée  selon laquelle tous les événements sont fixés à l’avance, que de préciser celle du déterminisme.

Le terme déterminisme vient du latin, determinare, le sens propre de déterminisme est celui de  « marquer les limites », « borner ». Ainsi comme son sens scientifique le laisse envisager, le  déterminisme apparait comme l’ensemble des conditions nécessaires pour qu’un phénomène  donné se produise. Plus largement maintenant, le déterminisme s’entend comme une doctrine,  une conception selon laquelle, certaines conditions étant données et connues, les faits qui  s’ensuivront sont prévisibles avec précision.

Nous pouvons préciser donc le déterminisme comme étant une pensée philosophique qui  énonce que chaque événement, en vertu du principe de causalité, est déterminé par les  événements passés conformément aux lois de la nature.

Le fatalisme se distingue du déterminisme qui lui selon un point de vue scientifique porte  uniquement sur les évènements de la nature. Par exemple Spinoza, lorsqu’il affirme que

l’homme n’est pas un empire dans un empire, s’inscrit de cette façon dans la tradition  déterministe.

Le butyrum 

Nous n’avons pas choisi mais sommes donc conçu, se crée ipso facto le butyrum qui est le  réceptacle de l’inconscient puis du Moi intime. A partir de ce moment l’être en construction  est, et sera constamment au carrefour de tous les évènements qu’il va être amené à subir, et cela  dans leur intégralité et intensité.

Le butyrum c’est notre empreinte digitale psychique, celui-ci est le fruit de la génétique, et dès  lors d’une partie des déterminismes conceptuels. Nous remarquons que l’idée de choix  n’apparait toujours pas et se posera de fait toujours la même réalité d’état de victime, avec cette  éternelle question à quel moment pourrons-nous devenir responsable de notre destinée. Notre  réflexion s’organisera plus tard sur l’idée de cette faculté de choisir.

La conception que je propose est donc animée par ces principes phylogénistes et de ces faits  mécanistes. Ces notions de causalité sont des certitudes de l’observation des phénomènes du  vivant déchargés au maximum des éléments de subjectivité.

A ce stade il est intéressant d’intégrer la notion de pragmatisme que j’ai incorporé aux notions  confondues des perlaborations autogène et endogène. Mais il est intéressant aussi d’intégrer la  dimension plus universelle qui est attribuée au pragmatisme, par l’idée systématique de  causalité.

L’homme en lui-même, peut être considéré comme un objet d’observation pour le darwinisme,  car il subit des adaptations au gré des chemins et des rencontres qu’il va croiser, et qui vont le  faire muter individuellement. Ainsi nous comprenons aisément comment deux jumeaux n’ont  pas les mêmes vécus, et cela dès le départ car le moindre élément d’appropriation est un élément  d’identification.

Notre psyché se façonnera constamment au gré de ces rencontres. Les éléments porteurs vont  développer naturellement les attentes, favorisant les PMDP, les éléments négatifs vont créer les  vacum, que le Moi intime va tenter d’éviter, et c’est dans cet ensemble que nous nous  fabriquons.

Nous sommes la conséquence de tous ces vécus, tout contribue à nous façonner en permanence.  C’est notamment une des raisons qui montrent l’intérêt d’appliquer à l’individu ce que Darwin  proposait à propos des filiations d’espèces, car chaque être humain va se construire de façon  intégralement unique par tous ces éléments du plus petit au plus grand auxquels il sera  confronté. Nous sommes en permanence la filiation de nos constructions.

Rien n’est neutre, d’ailleurs il n’y a pas de couleur pour la neutralité, il y aura obligatoirement  une teinte ou un son, une odeur, ou une couleur là où se situe l’individu, mais nous ne sommes  pas amenés à ce stade à devoir considérer que la vie est obligatoirement binaire, comme le  proposent certaines philosophies.

Nous pouvons cependant, à ce stade de la démonstration, intégrer cette devise adaptée du  pragmatisme, à savoir considérer quels sont les effets pratiques que nous pensons pouvoir être  produits par l’objet de notre conception. La conception de tous ces effets est la conception  complète de l’objet. Cet objet étant la singularité de ce qui fait l’identité de chaque être humain.

L’homme est bien une citadelle muable, car rien n’est acquis, rien n’est définitif, tout se  construira jusqu’au dernier souffle.

Le but est de découvrir notre authenticité pour révéler et affirmer le Moi intime 

Seul l’homme lucide est heureux.

J’ai développé cela dans mon ouvrage, nous sommes devenus le résultat de l’ensemble de nos déterminismes, mais a-t-on pu choisir, le libre choix, le réel choix existe-t-il ?

Je reviendrai nécessairement sur cette représentation du psychisme que je propose, très  dynamique car basée sur le principe de la réversibilité et cette philosophie mécaniste du vivant. Les schémas et les topiques progressivement mieux affinés permettront de mieux percevoir  cette réalité. Néanmoins à ce stade nous pouvons considérer une représentation en trois dimensions dans lequel le Butyrum soutient toute une matrice, l’inconscient y domine puisqu’il  est le réceptacle/mémoire de l’intégralité des vécus perçus, matrice que l’on doit considérer comme faite de mémoire et d’énergie. Ainsi l’inconscient exultera en permanence des états.

Le conscient, ce que beaucoup de psychanalystes nomment le Moi freudien est lui constamment soumis, tel un ludion à ce que ces états générés par l’inconscient lui imposent. C’est une partie  infime du psychisme et de son activité, il est soumis en permanence aux fluctuations de  l’inconscient qui exultera sans cesse. Ainsi la pensée pure n’existe pas, et ne pourra jamais  exister en tant que telle. Même une machine effectuant des opérations pour lesquelles elle a été conçue ne le peut, soumise elle aussi ne serait-ce aux environnements de toutes natures,  vibrations, variations thermo dynamiques, différents types de pression, et de toute façon jusqu’à présent aucune machine aussi élaborée soit elle n’a cette capacité.

Dans l’article « Deviens ce que tu es » j’ai montré que celui que je crois être n’est pas  véritablement celui que je suis, ainsi en toute agreste nous sommes de façon incontournable le  résultat de ces déterminismes, Qu’on s’en revendique ou qu’on souhaite s’en distancier, mieux  vaut connaître ses origines pour cerner son identité. Nous devons avoir la capacité à les repérer

pour si possible les conscientiser, c’est ce que la PAR a apporté avec l’introduction de la  perlaboration autogène, qui est ce moment où l’homme peut parvenir à cet état de réelle lucidité.

PLA : Savoir-faire un véritable état des lieux de ma psyché  

Comme une capacité nouvelle ou peu utilisée que nous allons pouvoir activer, car c’est ce que  nous propose la kyrielle des perlaborations.

De la perlaboration autogène pour arriver à la Pleine Lucidité Appliquée PLA. Je ne parle bien  sûr ni d’hyper lucidité, ni d’extra lucidité.

Cet état de PLA activé par la perlaboration autogène, se distingue de toutes les théories philosophiques, car elle intègre pleinement le concept et la réalité de l’inconscient avant toute autre considération. Cette capacité à s’évaluer à l’instant T « qu’est-ce que je ressens là maintenant, suis-je calé dans l’ensemble des mes ressentis capacités et réactions dans ce que

l’environnement me propose. »

Cette dynamique a pour finalité l’élaboration d’une réelle faculté : la lucidité objective

Ainsi l’individu pourra être en capacité à évaluer pour appréciation et réponses le maximum  des stimuli que sa psyché lui adresse et non pas uniquement ce qu’il pense. Car je ne suis pas  ce que je pense. Car interférer sur l’état de pensée est finalement très aisé par différentes techniques d’imprégnation entre autres, cela que je développerai dans un autre article.

Pour en revenir à cette vision d’un psychisme hautement élaboré, il est important de rappeler  cette énorme prédominance de l’inconscient. La plupart des disciplines s’appuient sur la seule  rhétorique du conscient qui est celle de la pensée alors que le psychisme sur lequel nous  travaillons est éminemment plus complexe avec ce concept d’inconscient.

Une philosophie de l’esprit seule est insuffisante, elle participe au célèbre cogitum, mais ne  permet pas de définir dans la précision et surtout dans l’intégralité ce que nous sommes à  l’instant T. Nos sommes l’intégralité des déterminismes enracinées et contenus dans le  Butyrum.

Notre approche à travers la perlaboration autogène est de montrer qu’il existe un état, cet état de pleine lucidité appliquée PLAen réalité de plénitude psychique qui fait apparaitre une  capacité à percevoir l’ensemble de substrats structurants le psychisme.

Mais finalement je choisirai donc ! 

Cela ne veut surtout pas dire que nous ne pouvons pas prendre de décisions, bien au contraire  même. Nous sommes un édifice en perpétuelle construction. L’homme est bien une citadelle  muable, car rien n’est acquis, rien n’est définitif, tout se construit et se déconstruit en  permanence.

Il faut pleinement considérer ce cheminement darwinien, que je viens d’évoquer, comme fait  de paliers qui surtout s’ils sont des PLA permettront de réellement prendre de réelles décisions

Nous pouvons prendre des décisions graduellement associées à notre niveau et degré de  PLA. 

Cette capacité que j’ai nommé Pleine Lucidité Appliquée et une étape ultime, une capacité  souhaitée qui est soumise pleinement aux aléas conjoncturels que le biotype active  constamment.

Dans un autre article nous percevrons les différentes strates de la construction de la psyché dans  lesquelles à partir de l’apparition du langage nous voyons émerger un appareil à peu près similaire à celui d’un adulte, mais dans des modes de fonctionnement variés.

Sommairement nous pouvons dire que s’oppose dans un adulte lambda que deux forces  espace/topiques : le conscient et l’inconscient, la raison et le plaisir.

Nous dirons même plutôt en P.A.R la raison et la pulsion.

Et chaque individu se verra accéder à un niveau de PLA lui-même variable, ainsi pour certains :

– La raison excessive ne ressentira plus la pulsion

– La pulsion ne rencontrera pas la raison

Les esprits qui se voudront élaborés se positionneront ou penseront que la seule interprétation relève de leur capacité intellectuelle. Quant aux autres ne se posant même pas cette question,  ils feront tout au feeling.

Je choisirai donc ce qu’il me reste à vivre dans un circonstanciel certain à venir, qui est celui  de mes environnements.

Cet état de PLA, c’est l’émergence du Moi intime, le maillage qu’il fallait trouver, car le Moi  intime est bien le maillon entre l’idéal du Moi, le Surmoi et mes PMDP et Vacum.

Il faut se poser la question de la prépondérance de cette fonctionnalité PLA. Elle existe éventuellement de façon naturelle, à travers des parcours d’élaboration personnelle qui se sont  effectués dans la fluidité et de ce fait naturellement pour l’individu, mais cela n’est pas une  capacité innée, elle s’acquiert par différents types de mécanismes principalement ceux que  propose la PAR. C’est une des fonctionnalités d’aboutissement désinentiel, cela dans le sens d’une forme de terminaison, de révélation comme certains organismes foliacés peuvent le  présenter.

D’ailleurs Freud ne disait-il pas que le but de toute analyse était de finaliser toute éducation,  Jung parlait lui, de l’identification, Lacan a pu parler d’une forme de philosophie du Moi.  Assurément ce Moi intime en P.A.R est l’émergence de cet état de PLA.

Mais ne nous leurrons pas cette faculté que produit la PLA, est véritablement complexe à  développer spontanément, certains parlent parfois du mot de sagesse bien que je pense qu’il est fait une confusion autour de ce terme, même l’expression « savoir prendre du recul » peut y ressembler par le temps d’analyse apporté avant l’action, mais ne prend pas réellement en  compte tous les substrats de la psyché.

C’est le moment ou cette capacité de la PLA va permettre au Moi intime de s’associer au Moi  freudien classique, c’est ce maillage, ce mâtinage avec le Moi intime qui va apporter cette  véritable dimension de nos appétences et aversions. Qui va à ce stade, affranchies des névroses, à travers les itérations ACPA et PEF, permettre cette jonction qui était jusque-là impossible.

Auparavant il y avait le Moi plus ou moins empêtré dans ses contradictions, comme exister  dans un puissant Surmoi, et luttant contre ses névroses par le truchement des refoulements.

En pure dynamique et en reprenant le schéma des piles mnésiques, concept que j’ai développé dès le départ afin de percevoir la fonction de charge et de scripts qui y sont confondus et portés  par ces piles, et ainsi leur fonctionnalité, nous pouvons dire que celle-ci étant vidées par leurs  abréactions des charges négatives dont elles étaient porteuses, ne sont plus actives par leur  capacité de nuisance.

Les piles vont ainsi être vidées, et devenir pour la plupart conscientes. Je rappelle la mécanique  des piles, quant elles sont refoulées celles-ci ne sont pas accessibles au conscient, à la volonté,  cependant une fois abréagies, et donc vidées de leurs charges, elles seront dès lors stockées dans la mémoire consciente. Elles seront ainsi passées d’une mémoire à l’autre et feront à ce  moment partie des PMDP et Vacums qu’elles pourront alimenter.

C’est le Moi intime qui à ce moment structure et renforce le Moi freudien qui lui était jusqu’à  ce moment principalement le maitre d’oeuvre du Surmoi.

Mais rappelons que nous parlons bien de cette plénitude de l’esprit de la psyché, qui ne peut se  résumer au champ conscient. Le conscient s’éduque, il passe d’ailleurs son temps à cela, en  bien ou mal d’ailleurs mais qu’en est-il de l’inconscient ?

Activer la PLA, qui n’est pas une faculté innée 

Il n’y a pas de clairvoyance naturelle, ce concept est un objet de notre construction mentale.

Dans cette perpétuelle édification nous ne sommes pas égaux, de part une prédominance de la  génétique et de ces déterminismes, nous savons par exemple que plus les sportifs seront particulièrement affutés à un sport, et plus ils seront performants, et cela mieux que n’importe  quelle autre personne. Il en est de même pour l’ensemble de nos psychés, par l’ensemble des  sollicitations et des stimuli qui seront plus ou moins proposés. Un cerveau stimulé et entrainé à  raisonner vite et dans différentes directions générera bien sûr des résultats largement supérieurs  à celui d’un âne bâté.

Un chien ne fait pas un chat.

Un autre article viendra expliquer cela, mais d’évoquer le simple bon sens, nous permet déjà  d’envisager que de naitre dans des contextes familiaux dans lesquels des éléments tels que : le  bruit, la température des pièces, l’éclairage, l’alimentation, l’hygiène, la place du sport, de la  musique, de toutes formes de réflexion, et surtout de l’ensemble des stimulations de toutes  natures, les enfants ne seront pas égaux. Le terme d’égalité doit ici être considéré en dehors des  systèmes de valeurs morales, mais en des termes de mesure.

Nous laisserons d’ailleurs le soin aux neurosciences d’évaluer cela.

Dans nos déterminismes, ceux qui nous sont personnels nous ne sommes absolument pas à égalité avec ceux d’autrui, et donc certains esprits seront plus préparés à utiliser leur cognitivité,  et ainsi très vite certains enfants sauront pratiquer ensemble cet exercice singulier d’une analyse et d’une synthèse confondues. Car c’est bien de cela qu’il s’agit à travers la maitrise de la PLA,  comme si l’enfant s’était entrainé à utiliser communément par les deux hémisphères du cerveau.  Il n’y a d’ailleurs pas besoin d’être précoce pour le découvrir, car certains peuvent le faire

naturellement. Mais ne nous illusionnons pas, la clairvoyance naturelle n’existe pas, elle se  construit.

Mais non seulement nous ne sommes pas égaux dans cette capacité à utiliser nos psychés, mais  en plus nous allons voir comment une même information peut générer deux perceptions  totalement opposées et ainsi vont aller jusqu’à organiser un système de valeurs qui pour  certaines apparaitra comme un absolu d’idéaux choisis.

Nous allons comprendre à travers un exposé succin, comment la même information n’est pas  perçue avec neutralité, ni de la même façon par tous, et cela uniquement en fonction de notre  psyché, plus particulièrement de l’état de perception de l’inconscient, car l’appropriation de  l’information peut être contradictoire. Étant donné que la psyché est sous la prégnance  constante de l’inconscient nous ne pouvons y échapper. Aussi la même information délivrée  par le même enseignant pourra être perçue de façon radicalement différente par ses élèves. Et  pourra dans l’évolution de l’élève devenir le substrat d’une conviction en construction. En  fonction de la façon dont cette information va se combiner avec les Vacums ou PMDP nous  comprenons aisément que celle-ci pourra devenir radicalement opposée à la perception des  autres, et même à la volonté de l’informateur qui était le professeur. C’est ainsi que se créent  nos intimes convictions qui s’appuient en plus de cette observation sur l’intégralité des substrats  d’évolution.

Pour préciser ce concept la PLA 

J’ai introduit ce concept de PLA progressivement, bien qu’il apparaisse en filigrane dès  l’origine de mes travaux. Nous retrouvons cependant de lointains similaires dans certains écrits psychanalytiques, ou philosophiques, mais avec des réflexions et des hypothèses de natures différentes. C’est cette volonté qui dès le départ m’a orienté entre la notion de causalité, l’idée  d’une psychanalyste mécaniste, du dynamisme de piles mnésiques approuvant, attestant la  notion de réversibilité.

S’est d’ailleurs longtemps posé la question, notamment par Freud et cela dès le départ, du  positionnement de la psychanalyse au sein des différentes disciplines, comment la situer entre  la psychiatrie, la médecine, la psychologie. Il est évident et indéniable que celle-ci est une  nouvelle discipline en soit.

Il est intéressant de citer à nouveau la définition que Freud lui a donnée en 1922. La psychanalyse est le nom :

  1. D’un procédé pour l’investigation de processus mentaux à peu près  inaccessibles autrement ;
  2. D’une méthode fondée sur cette investigation pour le traitement des désordres  névrotiques.
  3. D’une série de conceptions psychologiques acquises par ce moyen et qui  s’accroissent ensemble pour former progressivement une nouvelle discipline  scientifique.
  4. La psychanalyse consiste en l’élucidation de certains actes, pensées ou symptômes en termes psychiques à partir du postulat de l’existence du

déterminisme psychique : une idée qui se présente à l’esprit ou un acte ne sont  pas arbitraires, ils ont un sens, une cause que l’exploration de l’inconscient  permet de mettre au jour.

Cette définition montre de façon très claire que les notions de déterminisme psychique et de  réversibilité sont les piliers de l’approche et de la démarche psychanalytique. J’ai toujours  considéré que de nombreux territoires de ces débuts et des définitions qui y étaient associées  étaient soit contradictoires, soit restés en jachère.

Cela peut sembler normal pour une nouvelle discipline, mais les sociétés de psychanalyse ont  sacralisé ces outils, n’osant même plus les manipuler, pour en continuer ainsi les articulations  entre, ni les prospectives, ce qui est pourtant le quotidien de l’ensemble des autres disciplines.

C’est ce que je me suis autorisé à faire dès le départ de ma pratique, ce qui a permis l’émergence  de cette discipline nouvelle qu’est la P.A.R. La psychanalyse, souhaitait participer à  l’enrichissement du débat philosophique car elle apportait cette dimension indéniable de  l’inconscient.

Ainsi l’approche en P.A.R à travers ses concepts plus affutés, et le maillage d’un psychisme  réversible qu’elle apporte, replace l’homme au sein de sa destinée, pour ainsi définitivement  l’éloigner de toute idée de fatalisme.

Elle se positionne de fait par des apports de nature philosophique, car elle postule  parallèlement :

– Qu’il n’y a pas de liberté absolue.

– L’homme n’est pas soumis à ses déterminismes.

– L’homme est une bâtisse constamment muable.

– Il y a une réelle Lucidité pour une réelle Autonomie.

– Capacité pour développer cette lucidité que nous avons nommé la PLA.

Ainsi « Deviens ce que tu es », « révèle-toi a toi-même » n’aura jamais pris une telle réalité  dans cette conception d’une nouvelle philosophie mécaniste de l’inconscient.

Pour rappel, nul ne peut échapper au fil du temps qui ne va que dans un sens, ni à la loi de la  gravité, il s’agit, par ces observations, de fixer simplement les réalités de cette lecture  mécaniste.

Le terme Autonomos qui est d’origine grecque se décompose ainsi : « autos » qui signifie le  même, ce qui vient de soi et évoque les actions individuelles du sujet et « nomos », les règles  établies par la société, les lois. La philosophie considère qu’être autonome implique une relation  interdépendante à autrui, et suppose de fait une parfaite connaissance de soi. Ainsi être  autonome pourrait être compris dans le sens qui régit ses propres lois, mais cela sera précisé  dans d’autres articles.

Nous dirons qu’être devenu autonome c’est principalement savoir faire théoriquement les  meilleurs choix pour nous, dans l’ensemble des circonstanciels à venir, sachant que  malheursement l’omniscience n’existe pas.

La clairvoyance naturelle, ou spontanée n’existe pas 

Malheureusement ce n’est pas un état inné, ni une faculté transmise. Il ne s’agit pas d’un état  naturel, et je suis persuadé bien que je souhaite penser le contraire, que celui-ci n’est pas  naturellement accessible, et ceci même à un individu élevé, éduqué dans le meilleur des  mondes.

Ainsi se pose ipso facto, la question de savoir ce qu’il y a derrière les névroses, et jusqu’où  pouvons-nous aller. Freud expliquait très précisément que le but d’une psychanalyse était de  finaliser toute éducation. Les jeunes praticiens d’ailleurs sont surpris de constater, combien très  rapidement les analysants arrivés à ce stade de perlaboration autogène auquel la P.A.R leur  permet d’aller, développent une nouvelle vision d’eux-mêmes et de la société, et ceci quel que  soit l’âge de ces analysants.

De l’avantage que nous donne cet état d’être né ! 

Certes, nous avons choisi peu de choses, mais rien n’est acquis, rien n’est définitif car nous  sommes en constante construction !

Ce seront d’ailleurs les éléments pour esquisser une rapide conclusion.

Progressivement ces précisions qui viennent d’être apportées quant aux fonctionnements  croisés de la perlaboration autogène avec l’émergence et la réappropriation du Moi intime, nous  permettent de saisir combien l’individu sera invité à développer, puis maitriser cette nouvelle  fonctionnalité qu’est la PLA.

Cette approche permet de conceptualiser l’idée d’un homme en éternelle construction, qui ne  peut accéder aux éléments de pleine lucidité qu’au prix d’un travail abouti et élaboré.

Cet homme meilleur existe, d’ailleurs il est le fruit de cet enfant

Ce qui s’assimile à la métamorphose Nietzschéenne, selon laquelle l’homme est caractérisé par  ce qu’il subit, puis s’en insurge et finir par aboutir à la figure de l’enfant qui est synonyme  d’une authenticité retrouvée.

Le mot de la fin pourrait être cette comptine que seuls les initiés de la P.A.R peuvent en saisir  les véritables nuances :

Mais tout cela, c’était avant !!

Lien sur mon dernier livre : Une nouvelle psychanalyse la PAR 

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